J'ai déjà pensé, il me semble que les gens changeaient autour de moi. Ils prennent des chemins ensembles, seuls, accompagnés, des chemins obscurs, incertains, remplis de promesse ou de souffrance, plein de conséquences, des conséquences souhaitées, désirées, repoussées ou haïs. Pourtant, nous continuons d'avancer, toujours, sans s'arrêter pour regarder ce qu'on laisse dernière nous, ce qui nous pèse, afin de se tourner vers un futur que l'on espère toujours plus brillant et rempli d'espoir. Certain tombe, d'autre se rattrape et quelques uns sont sauvés in extremis grâce à leurs propres volontés. C'est à chacun de nous de décider, de choisir ce qui nous attends en bout ligne. Parce qu'en bout de ligne, je ne sais pas nous serons toujours sur le même chemin, si quelques uns n'auront pas pris un détour, un sentier caché, une deuxième branche qui nous semble plus sûr que la précédente.
Je pense que nous sommes rendus là, à la croisée des chemins et qu'il nous reste seulement quelques pas avant de la franchir définitivement. Cependant, cette croisée comporte un monstre, un cauchemard qu'aucun d'entre nous n'aurais pu imaginer sauf peut-être quelques visionnaires qui ont tout risqué pour apercevoir la réalité avant les autres. Je ne cherche presque plus à comprendre, je sais tout simplement que les faits sont là, mais qu'ils sont trompeurs. Je le sais au dernier moment, mais qu'importe, l'important c'est plutôt de m'interroger sur cette question: comment ces faits mensongers ont-ils bien pu se glisser parmis les vrais, qui les a déposé à cet endroit et pourquoi l'aurait-il fait ? Je cherche, mais je ne comprend pas ou à peine. Des sentiments forts ont sûrement dû pousser celui qui a commis délibéremment cette faute et pourtant je pense ... je pense à une phrase que j'ai dite il y a cela quelques temps.
S'il y avait une possibilité pour que tu ais des sentiments, est-ce que tu en voudrais ?
Cette question me fait réfléchir, parce que finalement, je pense qu'elle m'étais adressée et je sais quelle réponse j'aurais donné. J'aurais répondu oui, pour la simple raison que la logique ne vaut pas les émotions d'une personne. Je me suis basée toute ma vie sur la logique et pourtant, aujourd'hui je crois que je me suis trompée depuis le début. Les émotions sont plus fortes et d'ailleurs, le seront probablement toujours.
J'aime mon loup roux et j'aspire à son bonheur même si cela doit détruire le mien. Je sais que cette pensée peut sembler complètement folle et je pense dans ce sens, mais c'est ainsi que je me sens. J'aime mon frère, même si depuis un certain temps, je me suis éloignée de lui et je regrette vivement cette situation. J'aime mon ami, le seul dans ma vie et je ne pense pas vraiment qu'un jour, j'aimerais autant une personne en ce qui a trait à l'amitié. J'aime bien ma cousine et mon oncle, je dois bien sûr mettre le mot "bien", car je suis assez difficile sur le sujet, mais bon, j'ai le temps de changer d'avis ou que ma merveilleuse cousine me fasse changer d'avis. J'aimerais sûrement mes grands-parents, si je prennais davantage de temps à les connaître. J'aime mon groupe, ce stupide groupe remplis de personne qui ont parfois des liens avec moi et d'autre fois non.
Je ne voudrais pas dégrader aucune de mes relations pour quelque prix que ce soit. Bon, la confiance dans tout ça en a pris un méchant coup, mais sûrement pas la fidélité. Je suis fidèle aux personnes que j'aime. Même si elles prennent des chemins tortueux, parsemés d'embûches créés par ces personnes, je ne changerais pas ma manière d'être. Je supporte mon amoureux dans son idée de fonder une famille et de vivre en partie avec un clan qui se rajouterais au notre bien entendu. Je supporte ma cousine dans ces démarches, quelles qu'elles soient, à condition que cela lui apporte du bohneur. Je supporte mon frère dans ces choix et je jure de ne plus jamais lui en vouloir de disparaître avec Yasmina, parce qu'il mérite un peu de bonheur lui aussi et elle surtout. Je supporte un ami qui fait des bêtises que je comprends seulement à moitié, qui souffre en silence et qui espère de tout son coeur que sa belle moitié ne l'abandonnera pas du haut de son magnifique trône. Et je refuse de donner la bague à Primrose, cet imbécile va lui faire une vraie demande en bonne et dûe forme sans les pleurs, les crises d'angoisse et surtout sans détour dans un moment aussi mal placé.
Je ne pourrais pas dire que je supporterais tous les chemins pris pas les membres de notre groupe, car va ainsi les émotions, elles sont plus fortes pour certaines personnes que pour d'autres, mais je ne me dresserai pas sur leurs chemins et je vais au moins respecter chacun de leurs choix.
Finalement, concernant Mavrick, je ne sais pas trop comment prendre cette nouvelle. Une partie de moi est heureuse de connaître enfin le fin mot de cette histoire, mais d'un autre côté, je me demande quoi penser d'une telle fin. Je ferais n'importe quoi pour libérer l'âme de mon père, ma mère et de Berthe, en plus de celles des personnes chères à tout le monde, mais est-ce que tout ceci doit être obligatoirement suivis d'une bataille ultime et de la mort d'un père de quatre enfants ? Quoiqu'il doit sûrement pas vraiment s'en soucier justement de ses enfants. J'aimerais tout simplement le mettre hors d'état de nuire, mais je suis fatiguée de combattre dans ce bourbier de trahison, d'incompréhension, de souffrances injustifiées et de morts.
J'attends la suite avec impatience, car quelque part je désire mettre fin à tout ceci, mais de quelle manière. Ça, je préfère laisser les autres choisir, car dans mon cas, je ne considère pas que ma vie est seulement le fruit d'une expérience. Elle a connu un début difficile, j'en conviens, mais sûrement pas une fin tout aussi déplorable, je m'en assurerais moi-même.