mardi 7 mai 2013

C'était un petit navire ...

Le voyage aurait pu être pire ... elle a juste été malade, dépressive, colérique. De mon côté, j'ai vécule rôle de garde-malade, encore une fois, je l'ai prise dans mes bras pour la consoler, encore une fois, elle s'est dénigrée devant moi sans que je ne puisse rien dire pour lui remonter le moral, ... encore une fois, mais là, c'est nouveau, je me sens pathétique, grâce à elle, ça c'est nouveau.

Je sais bien que je ne suis pas le mari idéal, mais je n'avais jamais pensé que ça serait catastrophique d'être marié avec moi.
Je sais bien que j'aide les gens, parfois trop, plus que je ne devrais, mais au moins, c'est pour la bonne cause, je fais quoi face à une fille qui finalement aurait préféré rester là où elle était. Au point de m'en vouloir ??!

Je sais bien que je ne parle pas beaucoup, principalement pas de moi-même, puisque je ne considère pas que le sujet en vaut la peine, mais de là à être en colère parce que je ne lui explique pas tout et seulement une fois.
D'accord, j'ai explosé, mais ça ne se reproduira plus, je le sais, en fait, j'aurais même dû savoir qu'elle ne pouvait pas dire ça de la manière que je l'ai compris. Je ne pensais pas par contre que de ne pas l'avoir dit l'aurais affecté autant.

Je sais bien que je ne suis pas doué pour remonter le moral, parler de moi, mais aider ça compte non ? Maintenant, j'en doute. Mais je suis incapable, même maintenant, de penser à la laisser dans un endroit pareil. Les dangers de l'utiliser contre son gré est l'une des raisons, mais aussi, ce n'est pas humain de vivre dans des conditions pareilles, ce n'est pas humain de laisser quelqu'un qu'on apprécie en plus, subir ça sans réagir. De ça, j'en suis convaincu.

Maintenant, il faut que je m'améliore grandement. Son humeur ne fait que descendre dans les abysses de la dépression. Pourtant, elle vaut bien mieux qu'une lucidité de 4 heures, elle vaut mieux que d'être dans un endroit complètement loufoque où elle n'est pas en état de comprendre ce qu'on lui fait.

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La situation ne peut pas être pire que maintenant. Je suis perdue dans un endroit inconnu, avec un rustre sans manière, trop grand, qui ne pense qu'à "s'occuper de moi", qui refuse que je puisse aller voir le capitaine du navire et qui me ramène dans ma cabine sur son épaule. Si ça, ce n'est pas louche et encore là, je peux facilement penser à un kidnapping, alors je suis vraiment dans de beaux draps. Pourtant, la situation pourrait être pire.

Je ne suis certainement pas dans un monde inconnu non plus, bien sûr, rien de très effrayant là-dedans. Ni avec aucun moyen de rentrer à la maison et encore moins avec le criminel/gentil/kidnappeur/louche qui me dis que je vais être malade et avoir des sautes d'humeurs dangereuses, surtout que je ne suis pas sans ressources complètement.
Non, vraiment, il n'y a rien dans tout ça qui pourrait me faire paniquer, mais la situation est quand même la pire que j'ai vécue à ce jour.

Maintenant, le plus beau moment, celui où je dois convaincre ce type complètement bouché de se servir de ses gros poings, ce dont je doute nullement de l'utilité, vu qu'il se promène comme un gorille. Finalement, j'avais raison, il sait se servir de ses poings, mais pas de sa tête, bien sûr, j'aurais dû être moins optimiste, il a réussi à me faire très mal à l'épaule droite, puis presque à m'écrabouiller les doigts de la main gauche. La tête !! c'est en haut, abruti, mais non, bien sûr, tout ce que je peux continuer à dire, c'est vas-y. Encore, frappe-moi ! La prochaine fois, je vais demander à quelqu'un de compétent de le faire pour moi.

Au moins, il a été capable de me faire tomber dans les pommes au lieu de me tuer, un coup de chance, je suppose, rien de plus. Après tout, il n'a pas retenu ses coups, il a visé comme un pied et il a du recommencer deux fois avant de réussir à me faire tomber dans l'inconscience. La suite est plutôt nébuleuse, mais puisque je suis encore en vie, je suppose qu'il s'est quand même occupé de moi. Du moins, pour ça, je lui en suis reconnaissante. Il m'a même consolée pendant les moments difficiles, ça, cette chose qui doit être un exemple masculin de virilité, d'abrutissement de première, a quand même réussi à comprendre comment consoler une fille. C'est déjà un bon début dans son cas. Il n'est pas complètement inutile au moins. Ça me rassure presque.